Par Omar H.C le mardi, décembre 8 2009, 11:29
L’idée d'un Maghreb Uni me passionne et m'habite depuis plus de trente ans. En effet, jeune chercheur scientifique à l'Institut de sociologie et d'économie appliquée Solvay de Bruxelles, j'avais préparé et soutenu, une thèse de doctorat sous l'autorité du président de l'institut Arthur Doucy, portant sur le thème : "L'intégration Maghrébine face à l'Europe Communautaire"'. C'était l'euphorie. Nous y étions attaché, et on croyait dur comme fer , que l'Unité du Maghreb était imminente et à notre portée.Cependant très tôt, l'entreprise allait se révéler insurmontable. Sous le poids accru des crises successives que nous subissions à la fin des années 70 , chaque chapitre rédigé se voyait déjà dépassé par les événements de toute nature: physionomie politique, contenu étatique par exemple. Un instant s'écoule , et l'analyse avait déjà pris de l'âge, ce qui paraissait une innovation rejoignais aussitôt la vulgate et d'elle même l'explication acquise était remise en cause.Des contradictions, des pesanteurs persistantes, toujours à déterminer au gré des changements de structures et de conjonctures.
Mais au delà de ces aspects, de la dialectique espace-temps , la rencontre avec des hommes et des femmes notamment Tunisiens et Algériens, leurs convictions unanimement partagées: que pour accélérer le développement économique de chacun des pays du Maghreb, il fallait créer les conditions appropriées pour renforcer leur cohésion tant interne que vis à vis du monde extérieur.
Pour Abdelaziz Bouteflika , alors Ministre des Affaires Etrangères , que je rencontrais souvent lors de ses déplacements à Bruxelles: l'Intégration Maghrébine était un impératif . Il défendait ses vertus, celles notamment qui visent à pallier les insuffisances structurelles des économies des pays du Maghreb, et partant leur permettaient d'augmenter leurs chances et leurs niveaux de développement et les préparer au mieux à affronter l'ensemble Européen.
Je ne manquerai pas de relater à ce propos dans une chronique particulière, les longues discussions à bâtons rompus que j'avais avec le Président Abdelaziz Bouteflika.Une relation confiante s'était instaurée entre nous.
__Il me parlait, comme nul ne sait le faire, de la guerre de libération, de la résistance contre la tyrannie et du maquis, de l'esprit des compagnons d'armes et la foi inébranlable du peuple Algérien qui réalise son unité et fonde dans la souffrance et dans sa lutte héroïque un bastion solide de sa révolution.la proclamation du 1er Novembre 1954,jour du déclenchement de l'insurrection a été l'expression du refus de la société coloniale avec pour seule objectif l'indépendance de l'Algérie.Franz Fanon souligne dans "An V de la Révolution Algérienne" ,le caractère Maghrébin de la lutte:" Les événements au Maroc et en Tunisie marquent profondément le processus de la lutte de libération de l'Afrique du Nord...pour se lancer aux côtés des forces marocaines et Tunisiennes dans la véritable lutte révolutionnaire."
Abdelaziz Bouteflika me parlait pour l'avoir éprouvé sur le terrain, du radicalisme du colonialisme français et de sa volonté de briser la résistance Algérienne et liquider ses espoirs. Il évoquait le Général de Gaulle et le sens de son discours du 4 juin 1958 à Alger à travers notamment son fameux: " Je vous ai compris". Il décrivait la terreur , la torture et la répression sanglante qui s'en ai suivie, lors de la bataille d'Alger. Nous évoquions souvent les relations Maroco-Algérienne, et la personnalité exceptionnelle de feu S.M le Roi Hassan II , qu'il estimait et respectait, me confiait-il!
Depuis, bien des années se sont écoulées. Et pourtant, Il est toujours là, fort de sa légitimité, après son triomphe aux élections du 9 avril 2009, le reconduisant pour un troisième mandat.
Dés Mai 1999, lors de son investiture à la magistrature suprême, je lui adressai mes vives félicitations . Un vent d'espoir soufflait, celui, de voir enfin réaliser notre rêve. Animé que nous sommes par l'optimisme, l'euphorie, le pragmatisme et même de la naïveté. J'avais tout tenté pour aller le revoir à Alger. En quelque sorte à mon modeste niveau, pratiquer "la politique des petits pas". Pour ce faire, j'en avais parlé aux Ambassadeurs qui s'étaient succédés à Alger, et même fait intervenir des proches de feu l'ancien puissant Ministre de l'intérieur, sans succès en vain.
Pour ma part, je suis persuadé plus que jamais, que malgré, les sceptiques, les pourfendeurs et les va -t-en guerre, je pense à ces hommes de courage et de vision qui ont fait l'unité de l'Amérique et surtout , celle de l'Europe au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Que serait l'Europe, sans les pères fondateurs Robert Schuman, Jean Monnet, Konrad Adenauer et Charles de Gaulles ?
Il faut travailler et continuer de croire à l'Unité d'un Maghreb, fort à l'intérieur et fort à l'extérieur , pouvant relever les défis du développement et de la mondialisation.Ce n'est que cette année, en juin 2009, que je me suis rendu enfin à Alger accompagné des Professeurs Driss Ben Ali et Abdelatif Fekkak, invités par Confédération Algérienne des cadres de la finance et de la comptabilité, à l'occasion de son Université d'été. Au terme des travaux , une ONG, composé de membres représentants les cinq Etats du Maghreb "Maghreb plus", a vu le jour.
Lors du Forum sur "la place du Maghreb dans l'économie mondiale "qui vient de se tenir à casablanca les 14 et 15 décembre 2009 et organisé par le Centre marocain de conjoncture et l'Institut français des relations internationales,.(I F.R.I.),
il a été encore une fois constaté qu'il ne peut y avoir d'avenir pour les pays du Maghreb tributaire sans la constitution d'un ensemble régional complémentaire, à même de jeter les bases de la stabilité de la région et accélérer le rythme de son développement.
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