Par Omar H.C le vendredi, décembre 18 2009, 16:16
Nomade et sédentaire à la fois, je ne sais pas vivre les bras croisés. Mes voyages, découvertes et rencontres aux quatre coins de la planète, ne sont pas étrangers à mon choix, d'avoir opté, plus tard, pour une carrière diplomatique, avec ses privilèges et ses servitudes, et par dessus tout, avoir eu la chance et la fierté de représenter et de servir mon pays, le Maroc. Le destin est fascinant, si peu, que l'on s'attarde à essayer de comprendre ses signes. Des choses inouïes nous arrivent, sans que l'on cherche à comprendre, l'origine de leurs manifestations, le comment, et le pourquoi ?
La rencontre avec des personnages prestigieux, l'élite de l'élite, des chefs de grandes institutions financières qui travaillent dans un univers sans frontières, symboles de l'ère mondialisée, des scientifiques, des écrivains. Je ne citerai que, Indira Gandhi, Pierre Eliot Trudeau, Elie Wiesel, Vaclav Havel, Yohei Sasakawa, Francis Fukuyama, Elie Barnavi, Henri Kissinger, David Rockefeller, Bill Clinton, Abdelaziz Bouteflika, Shimon Pérez, Yasser Arafat, le Prince El Hassan bin Talal.
Et quel privilège d'avoir eu l'insigne honneur d'avoir vu de près et à plusieurs reprises Feu S.M. le Roi Hassan II . La toute première fois , ce fût au Palais de Dar Essallam de Rabat, grâce à la bienveillance de l'ex Chambellan Ali Benyaich, j'avais à peine dix neuf ans.
Dés mon retour au Maroc, haut fonctionnaire au Ministère des Finances, je me suis retrouvé au milieu d'un dispositif stratégique en rapport avec la préparation dans son aspect logistique, de "la Marche verte", lancée par feu S.M le Roi Hassan II. Comment décrire, ce moment historique?
L'atmosphère de liesse , d'enthousiasme et de paroxysme qui nous mobilisait et nous tenait en éveil des jours et des nuits, dans l'attente de l'annonce par le souverain donnant à Ahmed Osman, alors Premier Ministre, l'ordre de son lancement; où bientôt, allaient se mettre en mouvement pour briser des frontières artificielles, 350.000 personnes, munies du coran et de leur bon droit.
J'ai eu également le privilège de nouer amitié avec des personnalités marocaines exceptionnelles de talent et d'érudition, Abdelkébir khatibi , Abdellah Laroui, Abdelkbir M'daghri Alaoui, Ali Skali, Mustapha El kasri, Abdelwahab Benmansour, Ahmed Ramzi,Mehdi Bennouna; ainsi que des hommes d'Etat, Mohamed Cherkaoui, Le Prince Moulay EL Hassan Ben El Mehdi, Abdelkrim El Khatib, Abdelhadi Boutaleb, Abdelatif Fillali, M'hamed Boucetta, Mahjoubi Aherdan, et tant d'autres.
Je pense aussi à des êtres d'une générosité de coeur et d'esprit admirable, qui m'ont témoignés de l'amitié, et à ceux qui ont disparus:à Kamal Zebdi, Hassan Esskali et à son frère Larbi, à Mustapha Okacha.
Je pense souvent, aussi, à des êtres qui vont au delà de leur limite, à mon condisciple et ami de toujours, le meilleur d'entre nous, Khalid Jamai, qui au collège, me donnait la réplique du Roi Richard II Plantagenêt, dans le théâtre de Anouilh: "Et si je vous apprenais que gouverner cela peut être aussi amusant qu'une partie de cricket ? "Allons nous laisser la balle aux autres mon Prince?"
Se trouver là, là où il faut, au moment où il faut, souvent pour notre bonheur, parfois pour notre malheur, aussi. S'attirer leur sympathie, voire leur empathie n'est pas suffisant, il faut aussi avoir une force de caractère saisissante pour ne pas se renier, quand le vent a tourné, ni se livrer au double jeu de la duplicité et de la délation et ce dans le strict respect de la hiérarchie des valeurs.
Se hisser, poussé par une force irrésistible à leur niveau, et dialoguer avec eux, comme si c'étaient des amis de toujours, avec une mystique et un dépassement sublime. Je suis outré par le comportement de certains personnages qui ont accumulé de l'argent de façon boulimique et parfois interlope et qui ne participent guère au devoir de solidarité.
Je pense aussi, non sans écœurement à ceux qui ont abusé de leur pouvoir et qui ont laissé tant de talents et de militants: pour un Maroc plus solidaire, plus juste et plus prospère, sur le bord de la route. Oui, je crois au hasard, à celui qui fait bien les choses.
Nous butons comme disait Max Weber, sur les contingences de l'histoire. Au fur et à mesure que vont se dérouler les événements auxquels ma vie fût confrontée, je serais tenté de dire, qu'il n'est pas nécessaire pour produire une œuvre d'être d'une très grande érudition, d'avoir la culture la plus étendue, de vivre dans le milieu le plus sophistiqué, mais seulement d'avoir la possibilité, de sortir de son égocentrisme , de cesser de vivre pour soi-même, et de rendre sa personnalité pareille à un miroir, de telle sorte que la vie s'y reflète. Le talent consistant dans le pouvoir réfléchissant et non dans la qualité intrinsèque de l'expérience réfléchie.
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